Dans un lycée juif Parisien, Britney Boutboul rêve d’échapper à son quotidien strict. En plein questionnement, elle mène une rébellion dansante avec ses copines de classe tout en jetant leur tenue d’écolière.

Mais les professeurs n’entendent pas se laisser faire ainsi. Ils envoient une escouade de jeunes hommes religieux, bien décidés à brider ces jeunes filles trop délurés à leur goût. Ils s’en suivront des battles dans un esprit « High School Musical » et  «Glee ».

Pourquoi un clip-vidéo ?

Dans notre communauté, il y a un grand problème d’homophobie qui est peu pris en compte par le consistoire. Les rabbins du consistoire refusent, pour la plupart, de s’afficher avec nous alors que les rabbins libéraux et massortis échangent avec nous depuis un moment.

Ce clip plaide pour une meilleure compréhension entre tous et pour un vivre ensemble. Les gays n’entendent plus se cacher, ni raser les murs. Ils refusent ce choix idiot qu’on tente de leur imposer entre religion et orientation sexuelle assumée. Ils n’ont pas non plus envie de vivre dans un « gayto ». Ils rêvent d’une vie dans laquelle chacun vit tel qu’il l’entend sans la crainte du jugement de l’autre.

Ce clip n’est en aucun cas blasphématoire. Et ceux qui le jugeront comme tel, sont les premiers qui nous refusent le droit à exister. La vidéo «les reines de Pourim» a été réalisée pour instaurer le débat sur un mode festif et humoristique.

La communauté juive LGBT n’entend plus rester dans l’ombre. Elle revendique simplement sa part de lumière.

Pourquoi Pourim ?

Dans ce clip, les lycéens, loin d’être caricaturaux, échappent à toutes les cases : hétéro, gays ou lesbiennes, travestis, drag queens. Et pourtant, malgré leurs différences, ils finissent par danser tous ensemble sur un chant de pourim.

La fête juive de Pourim détient la magie de réunir tout le monde dans la Simkha (joie). D’ailleurs, si on voulait être vraiment provocateur, on pourrait presque qualifier cette fête, où tout le monde change de costume, comme la plus « gay » des fêtes de la tradition juive. Elle correspond donc parfaitement au message d’inclusion de tous que nous cherchons à délivrer.

Quel est le message ?

L’histoire de Pourim, narre la détermination de la reine Esther pour sauver le siens, les juifs, en implorant la clémence du roi.

Dans le clip, on peut y voir le parallèle suivant : Britney, Reine Queer, implore le rabbin de l’accepter elle et les siens, tels qu’ils sont. Elle refuse de se travestir, en suivant les codes en vigueur dans le lycée, pour être acceptée.

En ce sens, « Les Reines de Pourim » est un plaidoyer pour mener une vie en accord avec ses aspirations propres, et non pas pour satisfaire son entourage. Le clip pose le défi de l’acceptation de l’altérité par nos communautés.

La célébration de Pourim par la communauté Juive LGBT manifeste notre attachement à la religion. Nous refusons toute mise en demeure qui nous demande de choisir entre notre religion et notre orientation sexuelle. Nous nous considérons à ce titre aussi juifs que n’importe qui.

Pour qui ce clip ?

Ce clip est fait à destination de tous les juifs LGBT qui se cachent ou vivent mal leur orientation. Nous leur disons que le Beit Haverim est là et qu’ils ne sont plus seuls. Ce clip s’adresse aussi à leurs familles et à leurs proches.

La vidéo ne tombe ni dans le pathos, ni l’anti-religieux. Elle défend l’idée que nous sommes tous les membres à par entière de la communauté. C’est donc un message très inclusif que nous diffusons à toutes les composantes de la communauté juive.