Dans un communiqué publié sur son site Internet, le Conseil représentatif des institutions juives de France a annoncé avoir voté pour l’adhésion de l’association LGBT (Lesbien, Gay, Bi, Trans) Beit Haverim au sein de l’institution lors de son assemblée générale organisée le 23 juin – durant laquelle Francis Kalifat a également été réélu à sa tête.

« Un signe fort qui prouve la volonté du CRIF de faire vivre toujours davantage la diversité qui fait la communauté juive de France », a écrit l’organisation.

« L’ensemble des membres et ami-e-s du Beit Haverim tient à remercier chaleureusement le CRIF pour son accueil et cette main tendue vers la minorité que nous incarnons et qui se bat depuis plus de 40 ans déjà, afin de promouvoir une meilleure inclusion des personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres juifs », a écrit le Beit Haverim, organisation créée en 1977.

« En écrivant cette nouvelle page de l’histoire du judaïsme en France, le CRIF ouvre la voie à une meilleure acception des individus LGBT+. D’ores et déjà pleinement acceptés par les mouvements libéraux et massortis, nous espérons désormais pouvoir travailler davantage et de manière plus fluide avec le Consistoire », a ajouté l’association.

« Souhaitons que cette décision puisse inspirer les institutions des autres religions », a-t-elle conclu.

En 2017, le Beit Haverim avait manifesté en France contre les institutions juives, alors que Shlomo Amar, ancien Grand rabbin d’Israël, avait été invité par le Consistoire.

Ils reprochaient à l’institution d’avoir invité un homme homophobe. « Il rappelle que les homosexuels sont une abomination, que l’homosexualité est punie de mort, il a traité les Juifs libéraux de négationnistes », avait alors expliqué Alain Beit, qui dirige le Beit Haverim, dans un long entretien au Point.

A l’époque, il ajoutait « qu’en tant que Juifs, nous luttons contre l’antisémitisme et notamment dans le milieu homosexuel (qui se traduit souvent par une dénonciation de la politique LGBT d’Israël prétendument homophobe), mais également contre l’homophobie dans la communauté juive. Ce combat est le plus dur. Il y en a énormément. Mais nous ne sommes pas pour autant une association politisée. Nous pouvons nous mobiliser contre l’extrême-droite, mais chacun a des sensibilités politiques différentes au Beit Haverim ».

Il appelait également les rabbins à se pencher sur la question de l’homosexualité dans la Torah.

« Aucune recherche, aucune éducation n’est faite sur l’homophobie, déplorait Alain Beit. Tout le monde nous récite à tue-tête ce passage du Lévitique : ‘Tu ne coucheras pas avec un homme comme tu couches avec une femme’, mais on parle ici simplement d’un acte sexuel. Est-ce qu’il m’est interdit, en tant qu’homme, d’aimer un autre homme ? Est-ce qu’il m’est interdit, en tant qu’homme, d’embrasser un autre homme ? Et les femmes ne sont même pas concernées par ce passage ! Donc, dire à partir de cette phrase que l’homosexualité est interdite, c’est un énorme raccourci ! Et j’aimerais que les rabbins et les spécialistes commencent enfin à se pencher sur la question. »

Ce 29 juin, à Paris, sera organisée la marche annuelle des Fiertés. Mi-juin, l’évènement de Tel Aviv a rassemblé 250 000 personnes, chantant, dansant et arborant des drapeaux, des chapeaux et des vêtements aux couleurs de l’arc-en-ciel afin de célébrer la communauté LGBT de la ville.

La plupart des participants étaient des jeunes âgés d’une vingtaine d’années, même si toutes les catégories d’âges étaient représentées, y compris des personnes âgées, des enfants et des familles.

Source : Times of Israël